Très décoratif poignard ou épée courte appelé « Ikul » à lame finement ciselée recouverte de pigments de coloris rouge et blanc sur les deux faces et probablement « fétiché » au regard de sa grande ancienneté. Doté d’un fer épais, le bois s’est érodé par endroit au fil du temps et la décoration en étain ou en métal de la poignée a progressivement pris la même couleur que celle du bois. La belle patine d’époque indique que cette arme doit avoir été créée avant le XXe siècle et a été transmise au sein de la tribu car très probablement fétichée de par sa provenance ou ses états de service.
Les Kuba sont originaires du Kasaï situé au cœur de la République démocratique du Congo. Ils sont divisés en plusieurs sous-groupes qui paient tous un tribut au roi du clan bushoong appelé « Nyim » qui vit avec sa cour dans un palais fermé mais qui n’en demeure pas moins le garant de l’union et de la prospérité des tribus Kuba.
Chaque clan a produit des objets aux caractéristiques esthétiques différentes mais on retrouve souvent des similitudes fréquentes entre les tribus telles que leur goût pour les motifs géométriques – encore visibles par exemple sur la poignée de cet Ikul.
Reconnus artistiquement notamment par leurs coupes, masques et textiles à fibres végétales, ils n’en demeurent pas moins d’excellents forgerons comme en témoigne la désignation de « jeteurs de couteaux » des Bushoong.
Outre son ancienneté, l’originalité et la rareté de cette pièce vient de l’esthétique polychrome car il est peu fréquent qu’un Ikul soit fétiché et ainsi joliment coloré.
Œuvre accompagnée de son certificat d’authenticité.
Littérature comparée : Cornet, Art royal Kuba, Milan, 1982.
Vansina, The children of woot, Madison, 1978.