Ancienne hache cérémonielle SONGYE, RDC.
Grande hache de cérémonie en bois / métal constituée de trois branches en fer joliment sculptée de visages rejoignant la partie tranchante ciselée et décorée de pointillés.
Les 8 visages présents sur les branches et les motifs géométriques situés au-dessus de chacun d’eux ne sont pas sans nous rappeler le style des fameux masques en bois Kifwebe réalisés par les Songye.
La lame témoigne d’une forge ancienne et les pointillés situés tout le long sont également très expressifs. Le manche est recouvert quant à lui d’une fine plaque de cuivre rouge agrafée et dotée d’une belle patine d’usage ancienne.
Pour compléter ce condensé stylistique, les clous de tapissier positionnés en dessous du manche nous rappellent également certaines statuettes Songye « cloutées », d’un style très particulier.
Les Songye sont un peuple bantou localisés le long de la rivière Lualaba dans le sud-est de la République Démocratique du Congo. Très proches des Luba auxquels ils sont apparentés, ils ont développé au fil du temps un style artistique propre à eux, très créatif, où la puissance des traits géométriques alterne avec la variété des matériaux utilisés pour leurs statues. Leurs masques sont reconnus parmi les plus spectaculaires du continent et à l’image de cette hache très stylisée, nul doute qu’un véritable talent artistique, reconnu par nombre de collectionneurs, émane de leur culture.
A l’époque probable de la création de cette arme (fin XIXème), les Songyes vivaient dans un habitat dispersé, sans réelle unité politique, chaque hameau contenant en général une famille élargie. Ils pratiquaient l’agriculture sur des terres préalablement brûlées et vivaient de chasse et de pêche précédées d’un sacrifice destiné aux ancêtres. Chaque clan possédait un chef et croyait en un dieu, Gale, créateur du premier ancêtre et rendait également un culte aux esprits de la nature.
Outre son ancienneté, l’originalité de cette pièce vient de sa forme artistique et le fait qu’elle soit de belle taille.
Œuvre accompagnée de son certificat d’authenticité.
Littératue comparée : C. Roy, Art and life in Africa, the university of Iowa museum of Arts, 1985.