Masque africain

Le masque africain donne vie aux mythes fondateurs de la tribu et les réinsère dans la réalité des vivants. Qu’il soit Dan, Songye, Kuba, Baoulé, Yoruba, Lega, Punu ou encore Mumuye, il symbolise aujourd’hui la croyance et le mythe africain.

Definition

Si nous avions à mentionner un seul objet qui symbolise à lui seul tout le mystère et la magie du continent africain, le masque serait assurément celui qui viendrait à l’esprit d’une très grande majorité d’entre nous.

Aujourd’hui souvent suspendu en décoration murale ou déposé sur un socle, il était à l’origine en Afrique indissociable d’un costume en raphia ou en tissu, indissociable de la musique ethnique, des rythmes, des chants, des sacrifices et de tout un rituel par lequel il symbolisait la croyance africaine et le mythe africain.

Le masque perpétue et réactive souvent le récit historique dont il est le reflet. Il donne vie aux mythes fondateurs de la tribu et les ré-insert d’une certaine façon dans la réalité des vivants.

De façon plus générale, on peut dire que le masque en bois est la concrétisation d’un esprit tribal, d’une créature surnaturelle intervenant dans la vie du village. Le masque africain se situe à la rencontre entre le sacré et le profane. Par lui, l’au-delà devient visible et règle l’existence des individus. Il s’exerce une fascination et sous son couvert, tout est possible pour l’homme africain.

Grâce aux jeux des masques, les lois bien qu’orales sont transmises de génération en génération. Elles sont personnifiées, dotées d’un redoutable pouvoir répressif ou exaltant. Ce sont des lois parées, aux allures très souvent ludiques intégrées à l’inconscient collectif et plus facilement admises.

Portee et signification

L’art du masque en bois et sa fabrication ont en Afrique peu de points communs avec la statuaire. Son style, très souvent exacerbé, diffère et cet art impressionne par des combinaisons de formes toutes aussi surprenantes que parfois différentes. Bien que chaque sculpteur doive tout de même se conformer à la tradition de l’art tribal africain, il unit souvent des combinaisons formelles surprenantes. Ainsi les humains et les animaux sont très souvent unis pour conférer au masque une force vitale hybride et commune, celle de la nature et des origines. Finalement les masques africains ressemblent peu à l’homme et c’est justement cette différence qui lui confère toute sa puissance.

Le masque africain (« the african mask » pour l’Afrique anglophone) marque tous les temps forts de la vie en Afrique et principalement 3 circonstances : les rites de fertilité, l’initiation à la vie d’adulte et les funérailles. Beaucoup d’autres initiations peuvent être rajoutées en fonction des différentes ethnies et donc des masques aux interprétations encore plus variées.

Fertilité

Les cultes de fertilité ont généralement lieu à la fin des récoltes, que ce soit dans les pays comme la Côte d’ivoire, le Cameroun, la République démocratique du Congo, le Burkina Faso, le Gabon ou encore le Nigeria. Ils possèdent tout type de style ethnique et de décoration possible. Ce sont généralement des objets en matière de bois noir sculpté de façon artisanale au motif puissant avec des détails censés rappeler la culture, parfois aux dimensions et à la largeur ou hauteur très importantes portés en heaumes ou cimiers. La sculpture sur bois (généralement le cœur d’un arbre et de bois noir) est la fabrication la plus diffuse mais il existe de nombreuses tribus qui intègrent aux masques africains une déco en cuivre ou en laiton, des coquillages, des clous ou qui réalisent même pour une occasion précise des masques entièrement en métal ou encore même en ivoire bien que cela soit beaucoup plus rare. Une fois sculpté et après la livraison sous forme purement gratuite à l’homme ou la femme censé(e) le porter, certains masques sont craints, au point d’avoir à se cacher dans sa maison mais la plupart sont considérés comme annonciateurs d’un spectacle tribal et de réjouissance pendant les fêtes.

Le masque africain, considéré comme un objet d’art par notre société occidentale, a avant tout un rôle social en Afrique : la sculpture Dan, une tribu africaine de Côte d’ivoire dont la fabrication de masques est l’une des plus importante, confère au masque de nombreuses expressions. Le masque noir poli peut ainsi revêtir la forme d’un masque de comédien, masque de course, masque d’intermédiaire, masque contre les feux, masque d’amusement, masque de guerrier, masque de vache, masque de traité de paix, masque d’annonce de la mort, masque de témoin (masque passeport). Cela représente un stock impressionnant de représentations et de masques de la culture Dan, tous de bois noir et de style très épuré. A l’inverse, le masque chanteur Wé / Guere aux plus grandes dimensions (hauteur et largeur) possède un sens du motif et du décor plus coloré et doté de nombreux détails (clochettes, coquillages, matière en tissu, clous, etc.). Accompagné de tambours, ce masque africain chante et fait revivre les anciens faits des ancêtres. Chez les Yoruba du Nigéria, le masque Gelede est un objet aux dimensions encore plus grandes qui laisse libre cours à toute création artistique et fabrication artisanale pour représenter une déco souvent très riche, symbolique et exhibée à l’occasion des célébrations.

Initiation et rang

La période de l’initiation est cruciale pour tous les adolescents. Chaque jeune homme africain ou jeune femme africaine font souvent l’objet d’un rite les guidant au stade adulte et leur conférant des devoirs. Le rite tribal est très variable en fonction des pays et d’une culture à l’autre. De la république du Congo au Gabon, du Cameroun au Mali ou à la côte d’ivoire, le masque africain en bois est un objet fréquemment utilisé lors d’une épreuve après sa livraison au jeune homme ou à la jeune femme. Chaque africain devra porter le masque et se livrer à des expériences répondant de chaque culture ethnique africaine. Le masque peut être porté par d’autres membres de la tribu qui leur enseignent, lors de ces expériences, l’attitude à adopter et les amènent à franchir les étapes successives.

Chez les Tshokwe d’Angola, les garçons séjournaient plusieurs mois dans la brousse où ils étaient circoncis et où l’esprit Mukishi qui portait un imposant masque pointu (véritable objet d’art africain au décor coloré, aux détails parfois d’animaux, aux dimensions et à la hauteur impressionnantes) dirigeait la cérémonie. D’autres masques africains pouvaient également intervenir et la plupart de ces masques (en bois, coloré de pigments naturels pour la plupart) appartenaient à des confréries secrètes très présentes en Afrique qui pouvaient se servir de ces mêmes masques gardés en stock pour d’autres cérémonies.

Les sociétés secrètes du continent africain sont de nature très diverse. Le masque manifeste leur action et joue un rôle capital pour affermir leur autorité, assurer le contrôle et réprimer les comportements déviants lorsque nécessaire. Véritables objets d’art pour certains, ils légitiment le pouvoir des familles. Le masque est un objet ethnique respecté et joue un rôle capital dans chaque organisation. A l’image du masque tiki de Polynésie, le masque africain peut être protecteur mais il existe aussi le masque de guerre qui est largement répandu et qui symbolise le conflit tribal présent à l’origine et à de multiples endroits en Afrique.

Le masque africain peut aussi être un symbole porté uniquement par les dignitaires. Symbole de puissance et de richesse, il ne peut parfois être porté que par un chef ou un fils de chef comme par exemple le masque Cihongo Tshokwe très finement sculpté et à la décoration sur bois de plumes, laiton et fibres tressés.

Funérailles

Les funérailles ne sont généralement pas considérées par les africains comme une rupture avec le monde des vivants mais un passage dont le rite célèbre l’idéal des âmes perpétuées. Les esprits continuent par la suite de vivre avec les vivants qui captent leur force vitale via le masque et la danse pour ainsi la canaliser au profit de ceux restés sur terre.

Chaque peuple tribal a sa propre manière de célébrer et prend la hauteur spirituelle qu’il se doit via le masque pour accueillir à sa façon le passage dans l’autre monde. Le masque de funérailles est généralement sacré, chargé de puissance magique. A la fin des danses, chaque africain considère que le masque a joué son rôle et peut regagner la case ou maison et le stock d’objets rituels sera généralement préservés à l’abri des regards.

Mythes et réalité

Le masque est résolument un objet à part dans l’art africain. Il est l’objet qui fait référence au surnaturel, à l’irréel et au mystique. Il donne forme à des forces mystérieuses et catalyse les terreurs face à la nature. Dégageant son danseur des contingences du monde des vivants, il l’amène parfois au cœur de l’extase et plonge l’espace d’un instant toute l’assemblée dans l’ambiance du sacré.

Le masque africain est un objet captivant. Notre galerie s’efforcera de tenir à votre disposition un certain nombre de modèles représentatifs, uniquement authentiques et de qualité. Que vous souhaitiez l’adapter en décoration murale à la maison ou sur un trépied, nous restons à votre disposition pour toute demande de renseignement ou avis que vous souhaiteriez partager avec nous.

Cet article fait partie de la catégorie Art Africain et a été rédigé par la Galerie PERSEPOLIS.

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